Parce que mes pieds sont têtus.

dimanche 29 juin 2014

Eric, pour Loïc.

Jeudi 15 mars 2012.
4 jours après l'assassinat du sous-officier Imad Ibn-Ziaten à Toulouse, c'est au tour de Mohamed Legouad et d'Abel Chennouf, militaires au 17 ème Régiment de Génie Parachutiste de Montauban d'être froidement abattus à bout portant .
Loïc Lieber devait être le suivant. Il accompagnait ses deux compagnons d'arme. Il fut laissé pour mort par son assassin avec une balle de gros calibre logée dans la moelle épinière.*
On connaît la suite de l'équipée meurtrière qui se finira après l'ignoble tuerie à l'école Ozar Hatorah, dans un logement des coteaux de l'est de Toulouse.
Depuis plus de deux ans, et après une longue période de coma, Loïc se reconstruit.
S'il n'a pas de souvenir global de ce funeste jour, ses frères d'armes en ont été profondément marqués.
Le Caporal Chef Eric Bermont est de ceux là.
Il n'appartient pas au régiment de Loïc, et pourtant. Il se sent frère, il se sent proche, il se sent effrontément solide et tellement vivant !
Appartenant au 31 ème Régiment de Génie de Castelsarrasin et coureur à pied plus qu'émérite, il a décidé de battre son record de 517 km en une semaine ( 12 marathons en une semaine, ça me rend perplexe ! ) et de dédier dans sa globalité son prochain défi à Loïc Lieber.
La Princesse Caroline de Monaco, marraine d'honneur du 17 RGP de Montauban offre un dossard à Eric pour l'exceptionnelle "No finish Line "de la digue du port Hercule de Monaco.
Des coureurs internationaux de haut vol courront au coté d'Eric. Mais pas seulement.
 La No Finish Line de Monaco est une course en circuit fermé qui se déroule sur 8 jours consécutifs.
24 heures sur 24, seul ou en équipe, en marche, en course, en famille, grands, débutants et enfants en poussette, chacun rentre dans cette ronde dont le maitre mot est solidarité.
Les droits d'inscription sont reversés à l'Association Children & future qui oeuvre pour l'enfance défavorisée ou malade. 
Le but ? Pour la plupart, marcher et courir festif et solidaire, pour d'autres, atteindre des sommets de résistance et d'endurance dans un cadre totalement sécurisé.
Du 15 au 23 Novembre 2014, Eric Bermont tentera de parcourir 606 km, distance symbolique qui sépare le lieu de la tuerie de Montauban à l'Hôpital où se bat encore Loïc Lieber.
Si cet incroyable défi sportif demande avant tout au coureur du souffle et des jambes qui ne faiblissent pas, il a aussi besoin de votre coeur.
Accompagnons Eric et Loïc vers leurs victoires respectives !
Vos dons en chèque seront adressés à l'ordre de Loïc Lieber.
Cch Eric Bermont
31 ème RG
21 ème ccl/sgmc
82100 Castelsarrasin.
Page FaceBook : Ensemble pour Loïc
L'armée, c'est comme le foot. Un terreau d'intégration…
Sauf qu'elle se nourrit aussi des défaites et de l'adversité.

* Le "Padre", Christian Venard raconte avec beaucoup d'émotion ses longues heures passées ce jour là auprès des victimes dans son livre témoignage "Un prêtre à la guerre" édité chez Taillandier.




mardi 24 juin 2014

Pêchue à l'issue du trail - je cause mili si je veux - Corrida de Cugnaux dedans -



Zéro courbature malgré les 33 km de dimanche. Chic. Mardi je m'offre une petite descente de l'Hers.
Coaches en ligne  - parfaitement, j'ai des coaches très attentifs qui suivent les tribulations d'une runneuse très débutante et très butée - m'envoient sur les roses. Pas bien de reprendre si vite ils me disent. Repos. Bon, repos. Je vais nager 1 heure alors.

 Dimanche 8 je profite d'une sortie familiale pour me faire déposer à quelques kilomètres de la maison. Je rentre en courant. Il fait vraiment chaud. - C'est bien parlant cette échelle de Dali je trouve. Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais. 
 Mercredi, je me teste en fractionné sur piste. Pas simple quand on y connaît rien. Je pense aller trop vite. Je vais étudier ça sérieusement. Ah oui, parce qu'il faut que je vous dise : Moi, toute benoîte, j'ai bien songé à ne rien préparer du tout. "Un marathon pour dans 4 mois s'il vous plaît" - Bouche en coeur- "Et avec ça ?" "Ce sera tout" -bouche en coeur - Murakami il en a couru des centaines toujours avec une bonne préparation, mais moi non. Non. Sans façon.
Alors, bon, les coaches ils ont un peu rigolé. Forcement. Je me suis penchée sur des suites de chiffres, VMA, allures, allure spécifique, D, 200…Ça va pas être du tout cuit si les math s'en mêlent… (Vous m'allégerez le chrono s'il vous plaît, comme pour le bac, hein ? )
 Dimanche, 8 km en très bonne forme. Le feeling et un peu de repos me vont bien.
 Une sortie le mardi. Toujours à bon rythme - et la photo appétissante de mon smoothie lait d'amande, flocons d'avoine abricot épinards c'est cadeau - Tu peux pas comprendre si t'as pas la runneur attitude en dedans de toi -

 Vendredi soir, sortie plaisir et utile. Le 1er RTP participe massivement à la corrida de Cugnaux organisée par le Rotary club et dont tous les frais d'inscription sont reversés pour la cause de l'enfance malheureuse. Les militaires encadrent une course pour les enfants. 300 mètres pour les pitchounes, 800 pour les plus grands et 1800 pour les 10-13 ans - Le premier a couru à un train d'enfer - Un train non gréviste, s'entend - Épatant, un futur grand !
Soir de match (France- Suisse). Grosse concurrence. Mais le runneur répond présent. Les 5 km partent et mon second fils, 16 ans se lance dans sa première course. Il arrivera en 25'07'' premier de sa catégorie - Je ne fais pas mieux en entraînement, la relève est assurée -
Feu pour les 10 km. Il est 21 heures. Je n'ai absolument aucune idée de mon état de forme. Beaucoup d'hommes. Les femmes se font très discrètes. 40 sur 350 peut-être ? Je suis noyée dans une vague de militaires en petite tenue - Le mini short, non mais le short, ça craint non ?- Il fait très chaud. Plus de 30°C encore à cette heure tardive. 
Ça part relativement vite et je suis doublée assez régulièrement dans les 3 premiers kilomètres. Qu'à cela ne tienne, je maintiens mon allure de départ, je donnerai un coup d'accélérateur après le 5 ème kilomètre si la chaleur ne me terrasse pas avant.
Le procédé paye. Au ravitaillement du 4 ème km je suis en forme et ragaillardie très largement par la bouteille d'eau dont je m'arrose copieusement - C'est la course des T-shirt mouillés, j'ai bien fait de troquer mon débardeur blanc par un marcel rose en dernière minute -
Le moteur ronronne. Je reste plafonnée à 170 au cardio, normal pour moi, le tout c'est de ne pas dépasser le 175. Au delà de quoi, je dois ralentir sous peine de ne pas finir, ou de finir mal en point.
Je me fixe sur des lièvres. J'en prends un devant au hasard et je m'applique à le rattraper. "Accroche toi". C'est la devise des para. Ils l'arborent sur leur tenue de sport.
Vu. Je m'accroche.
Pas trop difficile. Je suis bien, je maîtrise un départ de point de côté et je termine encadrée par deux militaires comme à la parade en les lâchant égoïstement sur les 500 derniers mètres et je franchis la ligne d'arrivée au sprint. - Messieurs les militaires, vous êtes des gentlemans -
Bon temps je pense. Mais je n'ai pas le réflexe d'éteindre mon chrono dès l'arrivée et mon application n'a pas apprécié autant que moi les douches improvisées, elle m'a enregistré un farfelu 22,9 km en 52 minutes. Le Marathon comme qui rigole on dirait bien.
Peu importe. Je sais que j'ai couru exactement comme il le fallait. Je commence à me connaître en course et cette maîtrise est une constatation très jouissive. Je sais avoir battu mon record sur 10 km et le chrono officiel pulvérise en effet mon temps perso en entraînement avec un sublime 46'39'' (seconde V2 féminine ). Un doute tout de même, j'ai arrêté mon chrono à 51 minutes, mais je ne pense pas avoir laissé s'écouler 5 minutes depuis mon arrivée. Le doute persiste encore (Il semblerait en effet que le chronométrage ait eu quelques ratés… ), peu importe, je pense avoir couru mes 10 km sous une chaleur accablante en 49 minutes et j'en suis ravie.
Premier podium. Belle surprise. Assurément, je reviendrai à Cugnaux !
- Appel lancé à "ceusses" qui détiennent les photos de la vétérante rose, je veux bien valider celle de la Tahiti douche en plein effort de sprint avant qu'elle ne sorte en public. Merkiii. :) -

jeudi 19 juin 2014

Yellow birds - Du plomb dans la tête -

Je dois vous parler d'une lecture.
Elle reste dans la tête comme une ritournelle.
"A yellow bird, with yellow bill
Was perched upon my windowsill
I hired him in with a piece of bread
An then i smashed…his fucking head"
Petit allons voir si la rose…
Kevin Powers revient d'Irak. Il a 21 ans. La guerre s'est insinuée sous son crâne. Elle a fait sauter la fosse osseuse pour se loger définitivement dans le temporal.
Il couche sur le papier les battements de son coeur. Il palpite sur les pages de ce roman court et percutant.
Al Tafar, Irak. 2005. Bartle l'a promis, il ramènera Murphy vivant à sa mère qui attend.
Il a 18 ans Murphy. Il s'est engagé, pour se prouver quoi, pour attendre qui ?
Une promesse sans comprendre. "Tu fais des putains de promesses maintenant" lui aboie le sergent Sterling.
Le sergent c'est un pare-balle. Il a blindé tête et treillis. En mode automatique, pour ne pas sombrer. Il a de la bouteille le sergent. Et au fond il est humain. Humain dans un monde qui ne l'est plus. C'est marche ou crève. Marche ou crève, marche ou crève, crève crève.
Dans le roman de Kevin, le futur est une béance. Nous sommes hier et aujourd'hui, mais hier déjà fait mourir le présent.
Le récit au delà du cruel sous l'écriture poétique de Kevin devient chant du cygne. La beauté des mots porte vers l'irréel et il faut qu'une balle vienne siffler à nos oreilles pour que dans un instant de lucidité nous nous retrouvions froid, laid et nu dans cet inutile charnier à ciel ouvert.
On l'aura compris. Murph ne reviendra pas.
L'enveloppe charnelle de Bartle rejoint sa terre. L'esprit reste. Il ne cherche même plus à survivre. Il aurait dû mourir là bas. Les pages de l'après frissonnent d'un effroi que l'on veut cacher.
La fêlure est interne mais c'est la mort de l'âme, celle qui ne se voit pas qui est venue cueillir le soldat Bartle dans le désert d'Al Tafar.
Les mots de Kevin sont d'une incroyable justesse.
Comment décrire l'impensable pourrissement de l'esprit si ce n'est de le vivre. Il faut alors dépasser cet état traumatique pour avoir le courage de le crier au monde. Vous me pensez héroïque mais je ne suis qu'une loque, un engin explosif qui s'est enrayé. Un truc qui aurait dû sauter, là, sur vos écrans de télé, et parce que je reviens, vous m'acclamez ?!
Elle est moche l'histoire des Yellow birds. Elle pourrait être fictive, au mieux dépassée. Ne pas nous concerner. Oui, ne pas nous concerner.
Elles se cachent les fêlures. Elles ne se disent pas. Fut un temps les gueules cassées étaient priées de se faire discrètes. Elles restaient dans les étages des Invalides.
Aujourd'hui les âmes brisées reviennent de pays dont on ne montre que le raisonnable, le visible servi d'un peu de spectaculaire, histoire d'assaisonner la moule frite du citoyen.
Elles viennent gonfler les effectifs des militaires blessés et sortent parfois, timidement, de leur tanière devenue trop étriquée.
Ouvrez les yeux.
Lisez Powers.
Vous ne reviendrez plus comme avant.

 "Tu as atteint les tréfonds de ton esprit mais un trou encore plus profond se creuse en toi parce que tout le monde est si content de te revoir, toi, l'assassin, le complice…"

Yellow Birds de Kevin Powers
En Poche.
Prix littéraire le Monde "Yellow Bird est un hymne vertigineux aux morts vivants. L'Oraison de ceux qui rentrent"
                  ****Aidez les blessés et leur famille****

dimanche 15 juin 2014

"Born to run" mais c'est bien sûr !

Ce livre est une pépite. Une bible, un C-A-Pital running précieux.
Christopher McDougall* est un journaliste, passionné de course à pied, mais il connaît le douloureux problème de tout coureur quelque soit sont degré de pratique : La blessure.
"J'ai l' syndrome rotulien, l'ilio-tibiale s'fait la malle, l'cartilage qu'y est hors d'âge, le genou, qu'y est tout mou, le jambier me fait…"
A Harvard, il se dit que la course à pied moderne en chaussures est la cause même de l'avalanche de blessures du coureur. Il faut donc revenir aux fondamentaux : Comme certaines tribus reculées, courir nus pieds, ou plus simplement réapprendre à courir.
Christopher, pour se faire une idée, avec beaucoup de patience et d'humilité est allé à la rencontre des Tarahumaras, Indiens du Mexique qui vivent à l'écart de la civilisation, planqués dans le labyrinthique Copper Canyon.
Alors bon, "Born to run "ne serait qu'un récit initiatique, je le dis tout de go, je serais partie en courant.
Au lieu de quoi je n'ai eu de cesse de m'exclamer, noter des passages, faire des oh et des ah derrière son ouvrage et agacer à minima mon homme en lui imposant des brèves lectures à voix haute ponctuées de "nan mais tu t'rends compte !".
D'abord on rencontre au fil des chapitres de ce récit, une pléiade d'ultra -runneurs . Des bestiasses.  Je suis fascinée. Mon côté midinette surement. Billy Barnett, le jeune loup et sa co-traileuse Jenn Shelton, Scott Jurek, le cerf ou encore l'aberrant Aaron Ralston qui s'aligne sur la Leadville 100, ultramarathon des plus difficiles au monde, un an seulement après avoir perdu son bras coincé dans un bloc de pierre d'un canyon du Colorado. ( Je vous passe les détails, si vous n'êtes pas trop sensible, le film "127 heures" retrace l'incroyable histoire de cette dramatique aventure à l'heureuse issue ).
Ce livre est un voyage. Il nous trimbale du Kenya au Mexique, passant par la vallée de la mort en Californie, d'où un soleil des plus chaud fait vivre un enfer aux coureurs fous engagés sur les 217 km et 4000 mètres de D+ de la badwater. Il nous ouvre les horizons infinis des Rocheuses sur les traces de la Leadville et nous fait redescendre dans le Copper Canyon à l'origine du premier ultra trail disputé  par des occidentaux et des Tarahumaras en sandalettes !
Loin de se contenter de constats, Christopher devient pleinement acteur de son histoire. Il expérimente et cherche à remonter aux origines de la course.
L'homme est un animal me dit-il. Oui mais…
L'homme est un animal qui transpire. Voilà la clé. Qui transpire, qui respire et qui pense.
Ethnologie, anthropologie, voyage, nutrition, Born to run doit être lu. Il foisonne de récits, de détails, de théories et d'interrogations toutes plus pertinentes les unes que les autres. Il permet de remettre en perspective la notion même de courir, un acte vital et nécessaire, et sans tomber dans les extrêmes, prouve simplement qu'en retrouvant sa faculté de coureur, l'homme actuel gagnera en performance dans tous les domaines d'une contraignante vie moderne.
Born to run de Christopher McDougall.
Traduction Française Jean-Philippe Lefief
Editions Guérin

* Il vous convaincra bien mieux que moi…ICI - Clic -



mercredi 11 juin 2014

Juste cause. Courir pour l'Entraide parachutiste. Comment donner.

J'écris ces pages pour le partage.
Et puis c'est un peu narcissique, c'est vrai. Aimer se raconter, c'est d'abord ne pas se cacher.
Je continuerai certainement, sur un autre cahier. J'aime lire le journal de bord de coureurs, j'ose espérer alors que quelques âmes égarées sur ces écrans en prendront quelques plaisirs.
Mais ce qui m'amène aujourd'hui, et ceci jusqu'en novembre prochain, c'est bien la cause que je veux défendre.
Je l'ai dit en préambule de ce blog, il y a multiples formes d'aides, de dons, de pensées et de prières.
Quiconque est sollicité, s'il n'est pas aussi concerné. Sans l'entraide, la vie est pauvre, nous sommes tous  acteur, donneur un jour, bénéficiaire demain. L'entraide est dans le coup de main autant que dans le don.
J'ai longtemps tâtonné pour définir le bénéficiaire de mon premier marathon solidaire.
Dans l'idéal, je voulais offrir cet effort à toutes les souffrances.
C'était éparpiller alors votre don dans un océan de causes !
Je me suis recentrée sur l'armée. Un milieu que je côtoie quotidiennement puisque mon mari est militaire. Milieu fermé. C'est un risque. Le devoir aussi de montrer une partie méconnue de la défense : L'après. La base arrière. Le fourmillement des hommes et des femmes de l'ombre, ceux qui accueillent et qui réparent, tant que faire se peut.
Je me suis tournée dans un premier temps vers l'association Nationale des femmes de militaires. C'était ma place. L'association monte un projet humanitaire chaque année tourné vers les familles des blessés ou des blessés eux mêmes. Les épouses pour les familles. Mais le projet de cette année n'étant pas encore défini totalement, je n'ai pu me résoudre à courir dans le flou. Il n'empêche. Je tiens à garder  l'ANFEM comme écrin. Je m'y sens à ma place.
Pour être efficace, il faut cibler.
La proximité est un atout. La connaissance du terrain un avantage.
L'entraide Parachutiste est une voisine. L'action est claire. Sans intermédiaire. Les dons ne transitent pas , ils vont de l'entraide aux bénéficiaires, sans fioritures ni politesse. Efficacité toute militaire.
C'est vrai. Moi qui voulais miser large, sans faire de communautarisme, je me pose sur une branche bien spécifique. C'est aussi la seule façon d'être productif.
L'entraide parachutiste contribue pour une très large part à aider ponctuellement les familles des militaires parachutistes - Ils auraient pu être marsouins ou bien encore Alpins. Il se trouve que Toulouse est une garnison parachutiste et c'est ici que j'opère.
difficulté financière passagère pour cause de blessure et d'immobilisation, anciens combattants, une veuve, des enfants, tout ce que la perte d'une solde fixe peut engendrer, des études, un besoin de matériel médical particulier,  mais aussi une attention particulière pour les pupilles de la nation, l'entraide parachutiste répond juste et précisément là où l'urgence et l'humain le demandent. Elle fonctionne par des dons, souscriptions et événements solidaires….Comme ici et recoupe les besoins avec d'autres associations - Terre Fraternité ou les Ailes Brisées par exemple, et organismes d'état comme la Cellule d'Aide aux Blessés de l'Armée de Terre -CABAT*-, très actifs auprès des blessés de guerre .
Il n'y a pas de petit don. Chaque Euro est une bénédiction. Chaque partage et un encouragement.
Je ne saurai qu'après avoir couru mes 42,195 km combien rapportent mes foulées à l'entraide.
La valeur de cette action reste la même quelque soit son issue.
Pour m'encourager par un don, rien de plus simple.
Vous imprimez ou recopiez le document ci-dessous  (ou imprimez celui-ci - clic- en y spécifiant "marathon solidaire Toulouse 2014" ) … Et vous envoyez !
Un reçu fiscal vous sera adressé. Votre don vous donne droit à une réduction d'impôt  !
…………………………..MERCI ! …………………………………
Et partagez !
J'oubliais ! Si une épouse de militaire ( une soeur, une compagne, une mère ) souhaite courir ce marathon à mes côtés, ou partager quelques kilomètres, pour l'entraide…Qu'elle me contacte !  ( sophielastyliste@live.fr ) Plus on est de folles….



































* Du 16 juin au 4 juillet 2014, la CABAT organise à Bourges les rencontres militaires blessures et sport.
Teasing….

dimanche 8 juin 2014

Le pouvoir de la course

A l'heure du café, prenez le temps. Regardez.
Sortir les filles de la servitude à Djibouti.
Guider un coureur handicapé - mais qui aide qui au juste ?- à Central parc.
Faire de la course un dérivatif à l'attraction de la drogue et du crime au Brésil.
Courir pour la beauté du geste en Finlande.
Mont Fuji, une course en héritage, vaincre par équipe au Japon.
Mille façons de courir.
Un court métrage partagé par Running café. 
Finding Strong, un film de Brian Vernor (clic )


mardi 3 juin 2014

Paye ta course en ville. Trail Urbain Toulousain.

Déjà la veille c'était moyen.
Je me secoue un brin. Dites 33.
33. Bien. Va pour 33.
Mon mieux de mieux c'est 27 sur du plat. Avec les cuisses en feu.
Demain je pars pour un trail urbain. Urbain, ça veut dire civilisé.
Trail ça cache quelque chose…C'est urbain on verra ben.
Dans les rangs ça roule les mécaniques. Bien huilées.
Accoudé à la buvette, le pec moulé dans le maillot pro racé trail run et tutti quanti, la chaussette speedy Energy galbant le mollet, le traileur cause course et pour cause , il les fait toutes.
"Remis des Citadelle?" "M'en cause pas, j'ai encore la tête là haut " " un peu mon n'veu, sympa cette mise en jambe dominicale. Un chouette petit trail reposant avant la Barjo !"
J'vais m'alléger aux toilettes sèches va. Je visite deux fois. Le mec responsable de la cabine à engrais naturel me propose de la doc. Ben mon copeau. Pardon mon poteau, c'est pas que je veuille pas mais j'ai un trail à prendre !
Ça part comme des balles ! J'me sens comme une boule de flipper…Qui coule.
Je m'enferme dans ma bulle. Je sais dès la première minute que ça va être dur. Je fais mes 5 premiers kilomètres en 21 minutes ! Du grand n'importe quoi ! Et pendant ce temps là, ça double allègrement !
"Le B-A ba de la course c'est de maîtriser le départ" qu'il a dit le chef.
Voila voila. Bien maîtrisé. J'arrive au pied d'une énorme montagne. Si. En plein Toulouse. Pech David ça s'appelle. 250 D+
J'me souviens plus très bien après. Ça monte dans la boue, ça redescend dans la boue ça remonte dans l'herbe ça redescend dans la boue et je ne pense qu'à une chose.
Le ravito.
Le ravito me ravit mais pas tôt. Il est au 17. La bonne nouvelle c'est que j'ai fait la moitié.
Vous n'avez pas l'option transat des fois ?
A partir de maintenant, je vais courir seule. Sur la rocade. Pardon, le canal, ça me double. Je regarde si jamais. Je vais voir un dossard. Ça voudrait dire que je ne suis pas dernière.
Même pas en rêve. C'est la pépé avec sa queue de cheval qui chaloupe aussi bien que son derrière qu'elle a fort joli galbé dans son shorty. Celle qui transpire même pas avec son cellulaire dans la main comme un Vanessa Bruno. Et que je te cause à l'oreillette à la copine. Et que je double.
Aucun respect pour le vétéran. C'est moche moche.
Un prince très très charmant du haut de sa monture cadre carbone et double pignons s'arrête à mon niveau pour me prodiguer quelques encouragements. Je l'entends rendre compte plus loin à son copain "c'est une traileuse. 33. Respect".
Faut me parler gentil à moi. Ça repart comme en 33 !
Guilleri jusqu'au grand rond où deux cons sur un banc me piquent d'une blague de cons.
"Eh, la coureuse, tu veux une gourde ?" "pas la peine, c'en est uneeeeu !" C'était en option les encouragements ?
Coude à gauche, coude à droite, métro, monte et descend, trottoir, voiture, passant, trottoir, passant , coude à droite, pâtisseries, trottoir, pâtisseries ?! Un peu et je m'entartais le dessert du bourgeois !
Une tête connue au détour du pavé me lance un "Bravo Sophie". Je me le tourne en boucle jusqu'au Capitole. Petit bonheur bonjour !
Ravito deuxième du nom. Je décide de prendre le temps. Il me reste 9 kilomètres. Je les fais en mode automatique. J'ai l'impression de traîner mes jambes sur un tapis de course. Du sur place. C'est pas faute d'essayer !
Je grenouille dans Compans Caffarelli. Me suis-trompée ? Personne. He ho du bateau ?!
Contre toute attente je rejoins deux gars. Je te pousse, tu me pousses, on avance. Trois manchots qui gardent le cap.
Canal, Garonne. Je cours maintenant à 6 minutes 40 du kilomètre. Bientôt 7. La Bérézina.
Flonflon - Tiens, c'est encore ouvert, sont sympas de m'attendre !-
J'accélère un  chouille. Le souffle se fait râle. Le cardio se met dans le rouge. 185.
32,6 kilomètres.
Ligne d'arrivée.

Menton qui tremble façon jelly. Je m'appuie peu importe où. Je baisse la tête.
Chez les traileurs, ma fille, on ne pleure pas.
3 heures 37.
153 ème sur 157.
Je l'ai fait.
Fermez le ban !

Y'a des fois je suis pas trop fière tout de même…
J'y compte.















9 kilomètres encore… Je ne réponds plus de rien ;) 
















Credit photos Céline Dumas - Bibiiie - Pour le Trail Urbain Toulousain